Avoir confiance en soi est un chemin parfois long et sinueux et nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne quand il s’agit de se trouver à sa place, légitime, dans une justesse qui nous corresponde.
Quel serait l’archétype d’une personne qui a confiance en elle ?
Nous pourrions dire qu’elle croit en elle, qu’elle a foi dans ce qu’elle fait et dans la vie, que son besoin de reconnaissance est à sa juste place, que le regard des autres n’est pas une préoccupation omniprésente, qu’elle sait garder de la distance et une certaine neutralité sur les opinions d’autrui, qu’elle sait affronter les péripéties de la vie avec mesure et bienveillance, qu’elle reste fidèle à ses opinions sans avoir peur d’être rejetée ou mal aimée, qu’elle peut s’exprimer avec aisance en étant présente à elle-même. Sans être exhaustif cela dresse l’ébauche d’un « portrait type ».
Trouver cette confiance, la conserver, l’enrichir et la préserver demande beaucoup de force et de vitalité car il n’est pas simple de s’autoriser à prendre la mesure de ce que nous pouvons éprouver, ressentir et vivre. Il s’agit de ne pas trop se disperser pour ne pas se laisser prendre par les voix du mental qui peuvent nous déstabiliser en nous renvoyant des images négatives ou en nous dictant des « conduites automatiques » sans réflexion ni bienveillance.
Notre quotidien nous amène à passer une grande partie de notre temps à échanger avec les autres, à communiquer, à transmettre, à informer, à demander… donc à parler. C’est là que la voix intervient et qu’elle peut évoquer ou dire des choses sur notre manière d’être et de nous positionner. Cette voix peut laisser transparaître une confiance plus ou moins forte. C’est par la voix en effet que tout commence car c’est par elle que l’enfant, l’adolescent puis l’adulte s’expriment, s’affirment, « marquent leur territoire » ou au contraire se taisent, s’oublient ou s’étiolent au fil du temps.
La confiance dans la voix ne se mesure pas sur le volume ou sur un débit adapté ou une parfaite articulation. Elle se mesure par une présence à soi, une écoute attentive, une (re)connaissance des personnes auxquelles nous parlons, un intérêt pour ce que nous disons, un respect du sujet que nous traitons. La voie de la confiance serait celle qui nous amène à être en contact avec ce que nous disons sans être happé(e) par nos contrariétés quotidiennes ou notre égo surpuissant et surdimensionné.
Comment faire pour gagner cette confiance qui se traduit également dans notre voix ?
La tentation est forte de croire aux remèdes magiques ou aux solutions miracles !! Il arrive parfois que des déclics se fassent très vite et de manière très puissante… Dans la plupart des cas cependant, il s’agit tout d’abord de faire un tour d’horizon de soi-même et de son positionnement par rapport à soi et aux autres. Les aspects plus « techniques » du travail de la voix parlée interviennent dans un second temps pour mieux la connaitre et l’entendre différemment, avec des yeux neufs et une autre oreille.
L’ultime étape est d’oser « donner » de cette voix, à soi d’abord, puis aux autres, en passant par différents stades de confiance et d’estime de soi. La confiance dans la voix commence là où nous nous ouvrons à notre propre cheminement intérieur. J’entends par là cette énergie de vie qui nous pousse à souhaiter exister en restant juste et en harmonie avec nous-même. La voie (voix) de la sagesse en somme…
Et pour se laisser aller au plaisir des mots, je vous laisse avec Oscar Wilde qui nous dit « Vivre, c’est la chose la plus rare du monde. La plupart des gens ne font qu’exister ». La parole c’est la vie. La vivre pleinement et la savourer est une belle (première ?) étape.