Suivre le parcours présentiel « Communiquer pleinement – Gagner en agilité et intelligence relationnelle »
Nos intelligences sont multiples et nous pouvons les travailler et les consolider, voire les découvrir lors de situations de vie où nous devons faire face à des évènements professionnels ou personnels particulièrement exigeants.
Dans la constellation de nos intelligences, l’intelligence émotionnelle, pilier de l’agilité relationnelle est particulièrement puissante. Elle est le terreau de notre équilibre émotionnel et de notre bien-être au travail. Elle fonde le socle de la tolérance, de l’accueil de la différence, de la bienveillance authentique (non mièvre et surfaite) et elle est le fondement de notre assertivité (voir mon article à ce sujet en cliquant).
Les travaux de Daniel Goleman ont beaucoup œuvré pour développer la connaissance autour de l’intelligence émotionnelle. Dans son ouvrage « L’intelligence émotionnelle », Daniel Goleman liste les compétences socles de cette intelligence indispensable au bon développement d’une entreprise et de notre société en général, à savoir :
Les travaux de Jack Mayer et Peter Salovey, psychologues nord-américains définissent l’intelligence émotionnelle comme une « habilité à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres ».
L’approche complémentaire de Reuven Bar-On, psychologue israélien, est d’intégrer un quotient émotionnel (QE), et de définir 5 facteurs propres à l’intelligence émotionnelle :
Mon expérience personnelle m’amène à compléter ces définitions et approches par 4 autres dimensions qui font partie selon moi d’une autre forme d’intelligence qui est « l’intelligence spirituelle » :
la croyance en une conscience collective elle-même génératrice d’égrégores plus ou moins favorables au bien-être en entreprise et au déploiement des intelligences relationnelles
Nous sommes davantage ici dans l’ordre du « subtil ». Nous relions nos émotions personnelles à celles du « champ émotionnel collectif » qui nous entoure « malgré nous » et par lequel nous sommes impactés. Nous pouvons à notre tour, et en conscience, créer un impact sur ce champ en « dialoguant » avec lui de manière à susciter un climat d’échange générateur de relations authentiques. C’est la force de l’intelligence émotionnelle et de l’agilité relationnelle couplées à l’intelligence spirituelle.
L’intelligence émotionnelle permet des relations plus harmonieuses envers soi-même et envers les autres. Elle est cruciale pour le bon fonctionnement relationnel d’une équipe et offre une vision positive des interactions et enjeux existants dans le monde du travail. Elle permet d’être en lien avec notre humanité et d’être « juste » sur notre façon de percevoir les personnes dans leur complexité et dans leur richesse.
Elle suscite un climat dans lequel les relations sont basées sur des rapports humains « adultes/adultes » (« états du moi » de l’analyse transactionnelle) où chacun garde son autonomie d’action et de pensée et peut échanger en toute confiance.
Les entreprises qui ont conscience de son importance et qui l’encouragent et la favorisent misent sur :
Enfin, l’intelligence émotionnelle donne accès à une dimension fondamentale à mes yeux : la capacité à avoir de la gratitude. En effet, la souplesse intellectuelle que permet et façonne cette forme d’intelligence nous ouvre à davantage d’attention et de reconnaissance (gratitude) envers l’implication dont nous sommes nous-mêmes capables pour notre activité professionnelle.
Elle rend vertueux les efforts que nous faisons pour/sur nous-même : implication professionnelle, solidarité entre collègues, heures supplémentaires, investissement important, mais également « espaces temps » que nous nous offrons délibérément : définition de plages horaires consacrées à soi, introspection pour gagner en compétences, temps consacré à la créativité, à se relier aux autres, à créer de la synergie, à se former ou consolider ses propres ressources émotionnelles (formations, coaching, stages, séminaires… souvent pris en charge individuellement et non par l’entreprise…)
Avoir de la gratitude pour tout ce que nous mettons en œuvre dans notre vie professionnelle et personnelle nous apprend à être plus aimants et plus respectueux de nos actions et comportements et à ne plus les considérer uniquement comme « normaux » mais comme « bien » (voire admirables), ayant une véritable valeur, dont nous sommes à l’origine, par choix et par volonté.
La gratitude convoque également en nous cette aptitude à la joie et à la célébration de ce que la vie nous offre. Plus nous sommes dans une ouverture à la gratitude, plus notre relation à nous-même se détache de nos propres jugements ou injonctions de perfection et nous libère des sentiments qui pourraient altérer nos relations avec les autres.
Cette ouverture à la gratitude nous apprend à être davantage « en accueil de soi et des autres », ce qui ruisselle positivement sur nos interactions quotidiennes et confère un socle supplémentaire à notre intelligence émotionnelle.
Comme toutes les formes d’intelligence, certaines personnes sont plus ou moins à l’aise avec le « type d’intelligence » qu’elles ont développées ou qu’elles ont de manière plus innée.
L’intelligence émotionnelle se développe en travaillant à :
L’intelligence émotionnelle s’éprouve et se travaille d’autant plus dans des contextes où il y a interactions dans un collectif ou une équipe d’individualités et où les singularités sont multiples.
Prenons l’exemple d’un-e manager qui encadre une équipe. Il/elle est amené-e, entre autres, à organiser et mener des réunions de travail, à suivre l’état d’avancement des projets sur lesquels travaille son équipe, à s’assurer que les objectifs fixés seront atteints, à prendre en compte les difficultés ou défis rencontrés par son équipe, à considérer ses propres défis, à prendre en compte l’environnement de travail dans lequel il/elle et son équipe évoluent (environnement économique, social, relationnel, incertitudes, décalage parfois entre la demande de la gouvernance de l’entreprise et les moyens ou le temps accordé pour réussir et mettre en oeuvre la stratégie de l’entreprise…).
Il/elle sera d’autant plus confortable et compétent-e si il/elle fait preuve d’intelligence émotionnelle, en suscitant notamment :
Notre monde du travail peut être extrêmement complexe, voire toxique, notamment en termes de relations humaines. L’intelligence émotionnelle permet un environnement qui suscite la confiance et l’accomplissement, à condition qu’elle soit sincère et réellement développée, et qu’elle fasse partie de la ligne de conduite d’une entreprise et des collaborateurs qui y travaillent . Elle doit être perçue comme un levier de « performance ». Une performance qui sera basée sur l’échange, le soutien et la compréhension mutuelle (ce qui n’empêche pas le conflit mais le rend constructif et « acceptable ») et sur une connaissance du fonctionnement d’un collectif.
Travailler en équipe demande en effet des compétences et des qualités exigeantes que tout le monde n’a pas forcément. En revanche, ces qualités peuvent s’acquérir pour peu qu’il y ait une volonté d’un travail sur soi et un « égo bien placé », c’est à dire un égo présent (indispensable à toute relation) mais capable de se remettre en cause, de se questionner, de s’apaiser ou de faire preuve d’abnégation si besoin…
L’intelligence émotionnelle, comme je l’ai déjà indiqué, est constitutive de l’intelligence spirituelle (et de l’intelligence du coeur). Attention toutefois à ne pas transposer le syndrôme du « green washing » à cette intelligence. Ne tombons pas en effet dans le piège de la bonne conscience totalement artificielle et des relations faussement bienveillantes et soi disant humanistes en surjouant les caricatures comportementales de cette intelligence sous le prétexte fallacieux d’un « bien-être au travail » calculé et désincarné.
Ne glissons pas vers le « emotional washing » 🙂 mais mettons nos intelligences au service de relations authentiques. Cela demande une attention de tous les instants et des régulations quotidiennes faites de manière délibérée, planifiée et réfléchie (groupes de régulation, points réguliers, travail collectif sur les partages à faire autour de l’ambiance de travail et des conditions de travail, recadrages en conscience…).
L’intelligence émotionnelle ne se décrète pas. Elle se travaille, se consolide, s’ajuste, se tempère, se questionne et se perfectionne. Individuellement et collectivement.
A vous de jouer ! En toute honnêteté et humilité.